L’homme du futur…
Oh l’homme du futur n’a rien de fantastique
Croyez-moi! Ni dans le fond, ni dans le récit!
Il n’a de futur que dans son incessante réplique :
« Je le ferai demain! » Qui jamais ne faiblit !
Nul univers parallèle, nulle autre créature fautive,
L’homme du futur sévit en chacun, sur toutes les rives !
Lorsque d’une faveur nous lançons l’offensive,
Il se révèle avec ces quatre mots d’esquive!
Qu’il s’agisse de l’une de nos requêtes,
Ou même d’une résolution à son initiative,
Jamais les conditions ne sont parfaites
Pour cet individu à l’apathie primitive.
Si jeunes que nous étions, femmes naïves !
Cette sentence avait encore force persuasive.
Mais à force de récidive à l’avenir, abusive,
Nous en sommes devenues absolument rétives.
" Plus de promesses, plus d’excuses, mais des faits! "
Crions-nous devant leur visage d’abord défaits,
Avant d’arguer que personne n’est parfait.
Il est vrai qu’à ce jeu, il ne manque pas d’effet!
Puisque le futur est sujet à présent de reproches,
L’imparfait sera désormais sa nouvelle approche!
Lorsqu’il lance comme un pigiste son accroche :
« J’allais justement le faire! » Qu’il vous décoche !
Et nous voilà mesdames alors les persécuteurs
Des temps à perdre et perdus, les explorateurs,
Puisqu’ils nous accusent bientôt, en connaisseurs !
De vivre dans le passé, pour le pire et non le meilleur.
Oui mesdames, à force de dépenser notre temps
A comptabiliser leurs modestes manquements,
Notre acharnement passéiste oppressant
Entrave leur confiance et leur bravoure dorénavant.
Il est vrai que nous, femmes, pouvons nous épuiser
A inventorier ces fantômes d’actes manqués !
Tant de guerre ou guerre des temps qu’importe !
Puisque l’amour toujours l’emporte…
Femme moderne et contre tout conflit,
J’ai bien tenté la voie de l’empathie
En partageant le futurisme de mon chéri,
Mais le bel ami s’en est à son tour aigri !
Sommes-nous donc condamnées à cette équilibre ?
Chacun selon le temps qu’épouse sa fibre,
Oblige l’autre à ce qu’il s’y calibre,
Après bien sûr que quelques échanges ne vibrent !
Entre tous ces temps qui se mêlent,
Lorsque chacun de l’autre se mêle,
Le ciel s’annonce à la tempête
Si constamment l’un plus haut que l’autre ne pète.
Seule éclaircie à ces soucis,
Sur le terrain neutre du présent,
Offrez-vous quelques instants,
Comme à tout sportif sa mi-temps
Le temps si vite défile
Sans le perdre débiles
à ce que chacun déballe
Comment l’autre péniblement se cale.
Célébrer la paix des ménages,
Profitez de l’instant présent,
Faites l’amour comme dit l’adage !
Cela ne dure jamais bien longtemps ;)